Les cash flows simplifiés
Un tableau de financement "light" qui permet de bien comprendre l'évolution du fonds de roulement
Dans la partie précédente sur le tableau de financement, nous avons vu comment il était possible de retracer les mouvements de trésorerie d'un exercice. En même temps, souvenons-nous: s'il y avait un indicateur à retirer du bilan, ce serait le fonds de roulement, plus que la trésorerie.
Tableau de financement et fonds de roulement
Reprenons le mécanisme du tableau de financement:
Capacité d'autofinancement (CAF) - variation des stocks - variation des créances + variation des dettes à court terme |
---|
+/- autres mouvements de trésorerie (financement, investissement et dividendes) |
= variation de la trésorerie |
Dégageons des ressources d'exploitation celles qui sont liés aux variations des stocks, des créances et des dettes CT:
CAF |
---|
+/- autres mouvements de trésorerie |
= variation de la trésorerie + variation des stocks + variation des créances - variation des dettes à court terme |
Ce qui nous donne — rappelez-vous notre définition du fonds de roulement:
CAF |
---|
+/- autres mouvements de trésorerie |
= variation du fonds de roulement |
Ce petit aménagement a suffi pour que le tableau de financement nous indique, en lecture directe, s'il y a dégradation ou amélioration du fonds de roulement — un des meilleurs indicateurs qui soient.
Simplifions encore
Jusqu'ici, nous avons calculé les ressources d'exploitation à partir de la capacité d'autofinancement.
Or sont inclues dans la CAF:
- Un résultat financier à court terme, qui est difficile à anticiper. Ventes imprévues, client insolvable, fournisseurs avec de nouvelles conditions de paiement, placements ponctuels… Un rien peut les faire varier d'une année à l'autre.
- Des intérêts sur les emprunts à long et moyen terme. Il est logique, d'un point de vue comptable, de les porter en charge. Mais n'est-il pas aussi logique, dans un tableau de flux financier, de les intégrer plutôt dans les opérations de financement?
- L'impôt sur les société, qui peut être variable : certains artifices fiscaux permettent de le moduler.
Conséquence: il est souvent plus pratique, notamment dans un prévisionnel, de prendre comme ressource d'exploitation l'EBE plutôt que la CAF, même s'il s'agit d'une approximation. L'EBE a le mérite d'être un indicateur bien identifié dans les soldes intermédiaires de gestion, et sur lequel il est facile de faire des simulations.
Il reste à aménager un peu notre tableau de flux en remplaçant la ligne "remboursements d'emprunts" par une ligne "annuités", qui va désormais comprendre les intérêts en plus du capital.
Synthèse: tableau des flux financiers simplifié
Exploitation | Excédent brut d'exploitation |
---|---|
Investissements | - nouveaux investissements + revente d'immobilisations |
Financement | - annuités d'emprunts + nouveaux emprunts contractés |
Distribution des dividendes | - dividendes (ou prélèvements privés) |
= variation du fonds de roulement |
Voyons maintenant quelques applications de ce tableau des flux.
À suivre →